la lampe qui n' éclaire pas
par diễm châu
TRADUIT PAR LÊ HAO
Père est fauchée voici il ya cinq jours
Dans le linceul on l' a ramené
Nous emplissons sa bouche de grains de riz grille
C' est sa viatique d' outre tombe.
Mère arrange la coiffure
Grand-père s' occupe de la toilette
Pour vingt mille piastres voilà ce cerceuil tout neuf
Et dedans Père s' allonge tout détendu.
Troisième Oncle a cédé un coin de rizière
"Terre bien bonne pour mouler des briques !"
La pluie a mouillé l' enterement
Rien qu'un mètre d' eau dans la fosse.
Et la bière de flotter, flotter
Bientôt deux croquemorts l' immergent
Et dix de suer avec leur bêche et leur pioche
Pour la fixer au sein de la terre.
La terre et la boue, il en faut pas mal
Pour retenir l' homme dans la fosse pourtant peu profonde
En plus de quatre pieux aux extrémités
Et une couronne par dessus !
Mère a pleure, Grand-père a parlé;
"Il a de la chance, lui !
La dette contractée pour ce cerceuil tout neuf
Ce n'est pas lui qui paiera ..
"Et vous autres en bas âge
Bande de huit que vous êtes, comment vous nourrir tous ?
Il est parti, la paix soit avec lui
La charge de la vie n' appartient au' aux vivantes !"
Rouge et Blanc eux aussi s' essouflent
à pleurer sans comprendre, pauvres petits !
Troisième Oncle s' asseoit en silence
Et jette une motte de terre sur la fosse comblée :
"Terre bien bonne pour mouler des briques !
Voules-vous bien terrasser encore un peu plus
Bien, bien c' est assez solide comme ca
Même le foulement des buffles ne la ferait pas s' affaisser ..."
Grand-père est rentré, Mère reste là toute éplorée encore
Elle avait insisté auprès de Père ;
"Encore un peu d' effort pout qu' ils puissent achever leurs études,
et le Ciel miséricordieux nous sera propice un jour ..."
La lumière d' une lampe peu éclairante
étouffe maintenant ces pleurs d' orphelins bien vains
Rouge et Blanc ne s' arrêtent pas
de tirer sur les seins ratatinés de leur Mère .
Il pleut et il pleure encore
Il pleut toujours
De cette régularité désespérante
Oui, Père, cette pluie est interminable ...
Et la paix est revenue sur le rêve
La paix qui console le grand soleil noir qui sanglote
O Père qui dormez au fond de l' abi^me,
Ne croyez pas que vous êtes mort tout seul .
diễm châu
(p. 11-13 LE CRÉPUSCULE DE LA VIOLENCE )
diễm châu [i.e. phạm văn rao 1937- 2006- france]
(photo; internet)
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