Thứ Sáu, 6 tháng 9, 2013

vài đoạn thơ lẻ của tahar ben jelloun trong tâp poésie complète 1966- 1995


                 vài đoạn thơ lẻ của nhà văn tahar ben jelloun
                       trong tập  poésie complète 1966- 1995
                                                      đường bá bổn   giới thiệu

Lời dẫn.-

Poésie complète. À la poésie, il nous  faut toujours revenir pour faire cesser le bruit que font l' illusion et le désespoir, pour être dans l' essentiel sans tapage, pour rester voisin de l' enfance en ce  qu' elle peut avoir de troublant, de vrai et de juste, pour parler  avec la mère même si la mienne ne sait lire ni écrire, être avec elle, écouter et écrire.   Pourquoi rassembler en un seul volume tout ce que j'ai écrit en poésie depuis 1966? Peut- être pour faire un bilan et savoir si je peux encore, comme dit Aime Césaire, " m' installer au coeur du vivant de moi-même et du monde".  Parce que mes premiers textes sont des poèmes, dictés par la colère, par le besoin de réagir contre le mensonge et  la trahison.
      Tahar Ben Jelloun 

       một tập thơ dày 571 trang, kích cỡ 14 x 29, do nhà xuất bản Gallimard ấn hành năm 1995, giá  bìa 149 f ( nặng ) . Những trang giấy còn thơm mùi mực do tác giả  đem từ Pháp sang  Hànội họp, nhân  dịp đại sứ quán Pháp ở Hànội tổ chức Le temps des livres .  Trong số các nhà văn : Olivier Rolin,  Dédier Éribon   ...   riêng   Tahar Ben Jelloun  ( 1944 -      ) là  văn sĩ Pháp gốc  Ma-rốc.  
      viết văn bằng tiếng Pháp, cùng vợ + 3 con sinh sống tại  Paris, viết tiều thuyết  đã xuất bản đâu  đó  chừng  2, 3 chục đầu sách ,  được giải Goncourt,  và chỉ  lá tác giả  một tập thơ duy nhất :  THƠ TOÀN TẬP 1966- 1995 .
        không chỉ thích Aimé Césaire, còn  rất thích Ainsi parlait Zarathoustra / Nietzsche ,  Journal de bord II / Georges Seferis.. mà chàng dẫn đôi câu làm đề từ trước mỗi đoạn thơ .
       buổi diễn thuyết ở Hànội, ông ta không nói về thơ, và , tác giả  L' enfant  de sable*   không phải tay  diễn giả hùng biện.   
      tôi  đọc thơ  ông ta bên hồ  Tây  , lại  được nghe tiếng chuông chùa Trấn quốc ,  tự nói một mình: " thơ ông  này  hay tuyệt !".** 
       chưa dịch ra việt ngữ được, mời bạn tạm đọc  thơ nguyên tác  pháp ngữ của  Jelloun vậy .[]
           

ĐƯỜNG BÁ BỔN 
SAIGON,  SEPT. 6, 2013.
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 *     đã  được dịch sang tiếng việt
  **.  nơi trang 3  POÉSIE COMPLÈTE 1966- 1995:
         À l' occasion ' Le Temps des livres' , je suis [ reviens ]  à Hanoi après 41  ans [ années] et j'ai vu l'auteur de cette  poésie complète dans une causerie littéraire au Alliance francaise [ à Hanoi ].

Hanoi, 2 .10. 1995.
THEPHONG 
        

                                           1. La mémoire coupable   

moi 
chameau
né trois décennies avant l'hégire
 parole égarée
 dans l' histoire
 mêlée au sang de  l 'arbre
 sans racines
sans patrie
je veille sur les enfants qui viennent de nai^tre
 sur un lit de cendre
j' affirme
 légitime la violence du peuple palestinien 
étoile vagabonde
 espoir suprême
 moi
chameau
ici s' échève ma dernière solitude

Étoiles voilées et nuages retournés
dans la mémoire defunte 
Parue de la mort
 blanche
 nue dans l' herbe

Tombent des syllaabes en decrépitude
caillots de sang

 ils se souviennent.  

(...)

L'aube

écouter
 ne searit-ce qu'une fois
 le chant d' une source dans nos veines
 le chant de l' étoile semée dans l' oubli
la main qui avance
 ce fait don d' un quartier de lune

écoutez
le coeur  de Ghassane Kanafani*
              une moitié d' orange
              un coeur étonnant
              un livre
              òu  l  'espoir est une gazelle
              une femme assise
               dans l' aube éclatée
----
* écrivain, poète palestinien, assassiné en juillet 1972 à Beyrouth par un commnado sioniste ( T.B.J.) 

ce corps porte en lui
monts et dunes
une romance et quelque parfum
un désert vert
 et un poème qui chante
un rocher migrateur à l'ombre de  l'olivier

écoutez la légende
racontée par la vielle jument la mort
elle
a fait
 du ciel notre lit en fleurs
elle
 a corrompu le soleil
qui nous donne la cécité fatale
mais nos yeux
 sont de la nuit
et de l'aube teinte de douleur
la blessure est ailleurs
dans  la nudité de la solitude
dans les noces avec la mort
écoutez
 le chant de l'oiseau égaré
entre l' exil et les sables
écoutez
le  désert se retirer de votre rêves
les journaux
des représailles
 des corps dynamités
la haine veille
elle vous serre la poitrine
 la nuit désespérée
se couche dans vox yeux
le jour démembré
se replie dans l'écume souveraine
l' oubli
se lèvera avec soleil
 il a plu ce matin de la cendre
 sur la ville
 à Munich
  (....)

p. 111  -  121)

                                                        3.- Nouvelles du pays

De mon pays
 m'est parvenu le jour
parfumé de music dans un drap de feuillage

Dans mon pays
 on ne prête pas,
on partage
 Un plat rendu
 n ' est jamais vide;
du pain
quelque fèves
ou une pincée de sel.


L' enfant anonyme

Un enfant anonyme
 s' est endormi dans un lit de poussière
 la joue mangée par la terre
 les doigts frê^les
transparents
 désignent la mer

Il se prenait pour un navire
et lancait des  torpilles
en papier et pour rire
dans un ciel vie
il aimait l' école
 et les fenêtres

Dans dix ans j' aurai une barbe
et je serai capitaine
dans cinq ans
 j' aurai des chaussures
 et un costume de laine
dans cinq ans
 je ne dessinerai plus la mer
sur la tôle de notre chambre
mon père aura plus d'un cheval
 et ma mère sera reine
ma petie soeur aura une  i^le
un diadème et des cerises

Quand j'aurai appris l' hisToire
 la science et les navires
 je partirai sur l'eau
 dans une chemise de soie
sur un lit de couleur

Nous habitons une toute petite maison
une cage recouverte de cartons et de plames
c' est une chambre plantée
comme une bouteille renversée
dans une terre de pierres

Il rêvait
un jour
il descendit dans la rue avec des camarades
 comme eux il leva le poing
 pur défier le ciel amer
et les Forces de l' Ordre

Son petit corps avait peu de sang
léger
un papillon écrasé
perdu dans de grandes savates
rêve abrégé
 perdu dans da grandes savates
rêve abrégé
 rendu au regard lumineux
d 'un enfant anonyme
 vite enterrée.

(p. 261-  264)


Un asile dans ce visage

Un pays dans la douleur qui repose
 une ride tracée par l' eau
 sur cette terre lasse
 c' est un chemin d' argile et de pierres inutiles
 un petit corps
 les yeux mangés par le soleil
me montre la maison 
 des briques rouges entassées
 c' est un chien affamé
nous  n' avons pas d' électricité
 mais nous aurons l' eau l' an prochain
 nous avons des fenêtres
 et pas de vitres
 nous avons une maison
 et pas de toit
 mais
j' ai un nid de cigogne
des brindilles et une comète
 un sabre pour la nuit
 j' ai des figues et des olives
 dans une jarre bleue
j' ai  un  peu de terre
 pour faire une colline
 et un roseau pur courir
 maison inachevée
 un mensonge de la pauvreté
 et une robe de nostalgie
une ligne blanche dessinée
 par  la brume à l' issue de la nuit
le père est absent
 l' horizon est un naufrage
 dans une main émue
 une naissance
 c' est  l'enfant  endormi
dans les limbes de l' attente
 c' est le fils de' l'absent
 nommé au septième jour
 manque et silence
 aussitôt partagés
un chêne se penche et frôle
 le visage et la pierre
 vagabonds
dans cet enclos contre le vent
au milieu de la cour
la mère fait le pain
 entre les jambes écarteés
un grand plat en terre
 le pain du jour a le gou^t de la terre
et la terre a fait de cette maison
 un refuge pour l' oubli
 le pays est  de l' autre côté
 une rumeur lointaine 
 un rêve déchu
 dans cette maison
 une jeune fille aux seins nus
ferme les yeux à la lumière retirée
 le crépuscule captif
 des bras fragiles
 sa main s' attarde dans ce miroir
où passent le jour et un cavalier
la chevelure ous l' eau d'une source
 statue oubliée ou sirène malade
 une larme un arbre un collier
de perles sur le lit
la mariée s' est endormie
 dans un manteau d' images
 sur le banc de marbre
 du jardin andalou
 elle enlève ses bagues
 et joue du piano
des moineaux et des poèmes
 tombent de l' arbre
 sur un escalier suspendu
le cavalier porte un chapeau de paille
un aigle sur l' épaule
la mariée est une statue
 légère sur un cheval qui court vers la mer
 le vent fait tomber la bougie
un ange renverse la jarre
 et s'éloigne
comment dire les années rudes
 des hommes sans terre
 et des enfants sans le rire
 un peuple mutile
 assis sur la pierre
 pour une petite vie
étroite et raide
 un ciel d' images et d' ombre
dans la tête penchée
 au seuil de la forêt
derrière le mur à peine fêlé
juste auprès la nuit
 au moment où les petites étoiles
 visibles chutent dans les flots
 l' enfant a trouvé du travail
il a hérité la boi^te du cireur
 devenu chef de la bande
une prairie d' oiseaux morts
sépare la ville de la pierre
quel destin pour ces gamins
 du pays insolent
 préféré de la tyrannie solaire
déplacant l' été vers la brume de poussière
la mort aveugle
 passe légère
 s' arrête à l' aube
 ell vielle la bâtisse du sommeil
 ce pays de manque et d' attente
 perd la patience de vivre
 brutal le geste ds hommes
où sont la pudeur du matin
 le sourire des morts
 et les longs silences du regard?
 où sont les visages hérités
 de la larme cé1este?
la main aui bat
la femme l' enfant
 ne s' arrête plus sur le sable
 pour s' émerveiller
il est un fleuve
 qui traverse les avenues
fleuve anonyme
emportant la nuit et la ville
 il se retire à l' est
et donne aux enfants un visage et des énigmes
 la terre saigne
inclinée
 comme tant de violence détournée
 toutes les mains se sont posées
 sur le corps d'un adolescent 
" martyr à dix huit ans, Mohammed Grina a succcombé le 24 avril 1979
 des suites des tortures "
toutes  les mains impatientes
 ont déposé une part de lumière
 sur un visage étonné1
il voyage à pre1sent dans l' extre6me douceur des choses .

TANGER, JUILLET 1979

( p. 268 72 ) 

                            
                                                                 XII . Les pierres du temps

Les pierres du temps

Pour oublier les vents
venus saupoudrer ma misère
 et me prendre les enfants qui déterrent les coeurs chauds
 j'ai du^
me rouler dans une voile d' été
linceul rouge ou blanc
 pour ne plus abriter
 des chameaux aveugles
 nés d'un  naufrage étrange
abandonnés dans une marre de goudron
 pour me rappeler
 ma naissance
 détériorée

des enfants amants de la terre
 marchent le pied nu sur l' argile humide
le dessin trace
 sur aile d' oiseau migrateur

Quand Nachoube le vieux pêcheur est mort, emporté par l'écume
grise, on lui fit des funérailles grandioses.
Les chats avaient pleuré
 La mer se retira du chant et la lune veilla longtemps sa tombe .

Bouderbala, Prophète de la sagesse et de la vérité
Il possédait la clé de la ville.
 Mai^tre des mers et des pêcheurs.
Le beau cimetière du monde
Captif du soleil et du murmure des vagues.

( p. 493- 94)

Paris

Sur la colline le thym et l' olivier
un homme regarde la mer
le bleu traverse un visage aimé
disparu avec les pluies  d' été
 dans le sommeil et la source
 un champ
 et le rire foudroyé
l' oubli ans un ciel
 murmure d' automne
 la nuit
est le souvenir d' une forêt claire
 la main se retire du rêve
et vient tremper dans l' argile des mots
là sur un quai
dans une rue penchée
un homme est assis
il regarde la Seine
dans la défaite des corps
 l' herbe est déjà épaisse
sur l' eau tiède de la mort
 c'1est une image
 pour la douleur souveraine
sur ce visage qui s' absente
 un paysage à la splendeur précoce
 et des pierres pour la citadelle
quelques mots de sable
 un parfum d' ambre
 le ciel habité par des hommes amaigris
corps dansant sur le  rive du songe
c' est la lumière et la chute
 dans ce regard suspendu
 à la haute dune.

Paris est ce visage rêvé á côté de la nuit
mais cet homme dressé en le poème
 s'est levé
il marche sur les quais
telle une statue aux yeux peints
à l' horizon
un miroir se vide de ces images .

PARIS,  8 NOVEMBRE 1979

( p. 503- 04) 


      tahar ben jelloun




  

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