Thứ Bảy, 16 tháng 8, 2014

hồ xuân hương ou le voile déchiré, par hữu ngọc & francoise corrèze - hanoi 1984

                         
                       
                                              HỬU NGỌC & FRANCOISE CORRÈZE


                                       HỒ XUÂN HƯƠNG 
                                    OU LE VOILE DÉCHIRÉ






                                                     FLEUVE ROUGE
                                                             Ed en langue étrangère
                                                                                   Hanoi- 1984

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                                                               PRÉFACE

Le nom de Hồ xuân Hương éclate comme un feu d'artifice dans la littérature classique vietnamienne dont elle est en l' "engant terrible".

Hồ xuân Hương est à part.

A part en tant que femme revendiquant sa vie sexuelle face à là pudibonderie féodale.

A part  en tant qu' écrivain battant en brèche les règles et les habitudes qui enchai^nement encore la litérature vietnamienne aux conceptions
chinoises.

Dans ce siècle 18e, siècle troublé elle dénonce avec un talent et une habileté remarquable les faux lettré, les bonzes ignorants, les mandarins paillards et corrompus, toute la classe ignorante conservatrice attachée aux principes confucéens qu' elle ridiculise sans pitié.

Et elle le fait en 'nôm' *  écriture qui transrit la langue nationbale riche de tous les aspects populaires.
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* écriture démotique.

Pourtant ce n'est pas guère qu'après 1954 et surtout 1960, que l'on aborde le cas
 Hồ xuân Hương d'une manière systématique notamment en République Démo-
catique du Vietnam .*
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* Essentiellement dans la partie Nord, le Vietnam étant divisé en deux selon les Accords de Genève (1954) qui ont mis fin à la résistance contre les Francais.

Comment aurait-il pu en être autrement?

Pendant des années òu étaient les hommes et parmi eux les intellectuels les critiques et les poètes?

Dans les forêts, les rizières, les marquis, les villes complexes

" Hanoi saigne, épine de fer
" Les mains ont faim de grenades et de fusils
" Les yeux humains, telles des épe1es
" Miroitent dans la nuit attente                                                                (NGUYỄN ĐÌNH THI,1949)

L'heure à cette époque était à la lutte quotidienne "grise", "épine de fer" au coeur de tous.

Lutte harcelante, épuisante.  Atmosphère acscétisme forcé.

Ce n'était guère le temps de l'exégène poétique.

Après 1954, non seulement les conditions matérielles sont meilleurs, mais celle d'une véritable vie intellectuelle sont permises surtout avec dans le Nord du pays complètement libérés, la création de nouveaux, organismes de recherche, l' accès aux bibliothèques, l'expansion de l' édition et de la presse, la suffrage du public des villes.  Vers 1959 et au début des années 60, s'ouvre un débat sur Hồ xuân Hương à l'université et dans les revues littéraires.





                             NOUVELLE POLÉMIQUE SUR HO XUAN HUONG

De tout temps, les poèmes de Hồ xuân Hương transmis de bouche en bouche parmi le peuple, connus même des lettrés les plus respectables, ont toujours suscité soit une admiration enthousiste, soit une condemnation pouvant aller jusqu'à la mise de l'index.
Le polémique des année 60 reflète encore cette divergence d'opinions.


                                               APOLOGIE

C'est  sans doute Nguyễn đức Bình* qui, en 1962 fut le chantre le plus élogieux de la poétesse.  Son essai dans la revue mensuelle Van nghê (Art et Littérature-- No 62 ), est un hommage quelque peu délirant mais dont certains observations ne manquait pas de pertinence.
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* professeur de lettre et critique littéraire, mort en 1982.

S'appuyant sur les origines de la famille paternelle de Hồ xuân Hương dans le Nghệ an, il écrit, 

" Elle est la voix du paysan du Nghệ an *.  Elle en a le langage su^r, solide, dépouillé de rhétorique, mAis riche réalisme ".
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* province natale de Hồ chí Minh, ainsi que de nombreux lettrés et révolutionaires réputés.

 Ce trait de caractère s'allie à un autre non moins fondamental la rhalice.  Hồ xuân Hương élevée à Hanoi dans le quartier pittoresque de Khan xuan au bord du Lac de l'Ouest a la répartie vive et caustique.  Cette letrée dit-elle, a quelque chose de
" gavroche".  Mais elle est aussi une femme orageuse, révoltée. Cette violence est celle de tous les grands poètes devant les absurdités, les hypocrisies devant cette société réglée par l'immuable éthique confucéene et que Nguyễn đức Bình compare
" à une mare stagnante par un midi d'été suffocant sentant la moissure et la putréfaction". 

Au fond, dit-il Hồ xuân Hương est un "poète lyrique" mais il faut comprendre
 " lyrisme" dans le sens de l'expression des sentiments et des sensations à l'état pur, pas encore falsifié, tronqués, dénaturés par le carcan social.

" Son drame est d'avoir été la premièrea revendiques les droits du coeur et de la chair à une époque où la raison servait d'étiquette légitime pour voiler tous les crimes", à  une époque òu le le confucianisme avait drai^né tout l'élan vital d'une société close."

 Son drame est d'avoir osé être intelligence et de s'être servie de cette intelligence à une époque òu l'ignorant d'être le type universel.

Le rire de Hồ xuân Hương transperce la fin de XVIII e siècle comme une épée.  Et Nguyen duc Binh dans un élan lyrique s'écrie:

 " Hồ xuân Hương, c'est la passion, le courage de vivre.  Chose difficille et non sans danger dans l'Asie féodale ou la femme était "éduquée" dès l'enfance dans la peur de la vie, une vie qu'elle devait fuir pour rester fidèle au concept de vertu feminine."

Reprenant  l'image de la mare qui lui écrit chère, Nguyễn đức Binh poursuit: 

" On  aurait dit une fille qui, retroiussant sa jupe barboterait dans une mare, écartant les végétations aquatiques pour voir le ciel s'y réfléter... Merci à la femme merveilleuse qui a eu le cran de vivre en défiant une société de mornie et de fantômes."


                                                         CRITIQUE

L'article de Nguyễn đức Bình  à l'époque violemment attaqué et son auteur de freudisme quelque peu dévergondé.

C'est de V. qu'il  recut dans la revue Nghiên cứu văn học ( Recherche littéraire -- No 6 --1963) une volée de bois vert que l'on ne peut relire aujourd'hui sans un sourire ironique.

V. prend à partie le poeme sur le fruit du jaquier loué par Nguyễn đức Bình

                   Mon coprs est comme le fruit de jaquier
                  Une écorce bien rugueuse, une pulpe épaisse
                  Ainsi, si vous l'aimez, enfoncez notre coin
                  Mais de grâce, ne le palpez pas, vos doigts en seraient engulés.*

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* Sauf indication contraire, les traductions sont celles de Nguyễn khắc Viện dans Anthologie de la littérature vietnamienne  (tome II- Hanoi -- Ed de langue e1trangères 1973) -- Le jaquier comme un gros fruit à la peau épaisse hérisée d'épines qui laisse s'écouler une sève gluante. Pour le faire mu^rir, on enfonce un coin au milieu du fruit et on l'expose au soleil. 

Et s' écrie: 

" J'imagine que tous les poètes respectables ont sursauté, se sont voilé les yeux et bouche le nez ... "  Je ne suis pas tellement respectables mais je me suis aussi bouché le nez.   Non parce que ces vers sont érotiques, mais pour une autre raison.  Si une jeune fille avait écrit : "L'escargot" ou le " Fruit du jaquier", c' aurait été son malheur.   Quelque vieux mandarin  satyre  ou quelque propriétaire foncier lui aurait su^rement dit : " Entre ici, ma petite !..."
"   Une catégorie sociale aussi malheureuse que les prostituées avant la révolution, quand elles flirtaient avec leurs clients, avaient un langage plus poétique que les vers d'invitation de Hồ xuân Hương dans le fruit du jaquier.
Si nous atribuions de tels poèmes à une femme considérée comme 'talentueuse'  de notre Vietnam, ce serait faire honte à la femme." 

Et appelant la théorie marxiste à la reconnue, il argumente :

" N'avons pas constasté dans " le Manifeste du Communisme"  et dans " l' Origine de la famille" que Marx et Engels ont plus d'une fois critiqué les prostitués masculins et féminins du monde bourgeois."

Tout y passe ... même le fameux verre d'eau de Lénine.

Comme le dit Lénine " si on considère les relations sexuelles comme le fait de boire un verre d'eau, au moins faut-il boire dans une verre propre.   Le problème commence avec cette notion de propreté parce que c'est un problème de l'être humain et non un problème de quadrupède." 


                                                 MOYEN TERME

Certain auteurs se gardent cependant de l' emballement comme du rejet.  C'est le cas de Đăng thanh Lê et de Nguyễn đức Dũng, deux professeurs de l'Ecole de Normale  Supérieur qui s' expriment dans le Nghiên cứu văn học. (No 3-1962).

Ils hésistent à donner leur opinion sur la poète de Hồ xuân Hương non parce que cette poète est " une rose avec épines, ou un couteau à double tranchant"  mais avant tout, " parce que les documents sur la vie de Hồ xuân Hương et son oeuvre n'ont rien de précis."  Ils condament Nguyễn đức Bình d'avoir écarté a priori toute recherche critique pour se complaine dans la déduction arbitraire .

Jugeait sur un cinquantaine de poèms *, ils estiment  que la pensée essentielle de Hồ xuân Hương est axée sur la critique de la " morale féodale".  Ce en quoi ils sont d'accord  avec Nguyễn đức Bình et de nombreux critiques.
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* Selon l'Histoire de la littérature vietnamienne publié aux
'Editions des Sciences Sociales' en 1980, une première constation doit être faite.  Le nombre des poèmes attribués à Hồ xuân Hương augmente avec le temps. Un manuscrit en " nôm" de la Bibliothèque des Sciences sociales enregistré en 1912 ne comptait que 23 poèmes. Le recueil en "quôc ngữ" (écriture vietnamien publié à Hanoi aux Editions Xuân Lan, en 1912, en renfermait 64.)  Le chiffre actuel des poèmes attribués à Hồ xuân Hương s'élèverait à 130.  Quelle la proportion des oeuvres authentiques et des pastiches?.  Telle est la question qui nous vient aussitôt à l'esprit.  Mais sans doute la supercherie ne résiste-t-elle pas à une étude sérieuse. 

Pour eux, mettre l'accent sur la glorification de l'instinct sexuel et considérer que toute sa poésie se réduit à cela est vraiment " décevant pour la poésie, pour la littérature vietnamienne et pour tous les admirateurs de cette littérature."

Motion de compromis ... qui garde encore les traces de confucianisme car l'originalité de Hồ xuân Hương est justement de s'être dresée dans ses poèmes contre la société féodale confucéenne pour la libération de la femme aussi bien physique que morale. 

La polémique  sur Hồ xuân Hương semble s'éteindre au milieu des années 60, avec le début des bombardements américaines. En tout c'est la poétesse 'liciencieuse' figure en bonne place dans l'officielle.  Histoire de la littérature vietnamienne publiée  en 1980 par l'Institut de Littérature du Vietnam.


                                            QUE SAIT- ON DE HO XUAN HUONG

Essayer de rétracer la vie de Hồ xuân Hương c'est pas chose facile.  On a parfois mis en doute jusqu'à son existence même.  Aujourd'hui encore, les documents font défaut comme pour son oeuvre d'ailleurs.

C'est ainsi que l'on peut lire sous la plume du cherchait Trần thanh Mại: *

" A ce jour, nous ne disposons pas encore de documents officiels précis sur la vie et l'eouvre de Hồ xuân Hương, pas d'originaux en 'nôm' ou de copies de son époque, voire d'un époque proche de la sienne.  Les seuls poèmes en 'nôm'  attribué à Hồ xuân Hương que nous possédons date en de 1913 avec la publication  par Xuân Lan de leur transcription en 'quốc ngữ'. Les textes en 'nôm' reproduits en xylographie par les librairies de la Rue du Chantre à Hanoi , Phúc Văn  Đường, Quảng Văn Đường etc , sont tous postérieurs à l'édition de Xuân Lan.

" La Bibliothèque Centrale conserve bien un certain nombre de 'Recueils de [Hồ] Xuân Hương' écrits à la main mais le parler en l'encre semblent relativement récents.  Sans doute est-ce que une compilation des textes en xylographie des librairies de la Rue de Chanvre et de la Rue des Paniers ...? " 
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*  Nghiên cứu văn học.(Recherche Littéraire No 3 --1963)

L'histoire de la Littérature vietnamienne (Editions des Sciences Sociales-- 1980)  cité par contre un recueil de poèmes en 'nôm' écrit à la main et enregistré en 1912.
(Bibliothèque de Sciences Sociales)

" Les Bibliographies sommaires des Ecrivains du Vietnam" publiée par la Comité des Sciences Sociales * donnent certains détails sur la vie de Hồ xuân Hương basés sur les sources traditionelles.

Elle serait originaire du village de Quỳnh đôi, district de Quỳnh lưu, province de Nghệ an. 

Elle serait parente du célèbre lettré Hồ phi Tích, fille Hồ phi Diễn et de Madame Thị de province de Hải dương, entre Hanoi et Haiphong. (ou de la province de Bắc ninh.)

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* Trần văn Giáp, Tạ phong Châu, Nguyễn văn Phú, Nguyễn tường Phượng, Đỗ Thận- Lược truyện các tác gia Việtnam -- Hanoi -- 1971.
   Signalons quelques-une des récents recherches des documents inté- ressantes ont été notamment découverts dans la province de Nam-Hà, en particulier un texte en chinois classique le Xuân dương đàm thoại (Causerie au Pavillon du printemps,oeuvre de lettré Trần bích San-1878)- Lire tạp chí Văn học (No 2-- 1974.)
   Sous la signature de Đào thái Tôn (Tạp chí văn học -- April 1971), on relève cette interrogation;"Hồ xuân Hương était-elle de la famille de Nguyễn Huệ?" Nguyễn Huệ était le fameux chef de la révolte paysanne des Tây sơn devenue roi sous le nom de Quang Trung.

Văn Tân dans "Hồ xuân Hương pour les femmes de lettres et de l'édu-
cation" (Ed. Văn sử địa -- Hanoi-- 1957) avait déjà posé la question de cette parenté.

   Nguyễn Huệ et Hồ xuân Hương seraient-ils cousins à partir d'ún certain ancêtre originairede Nghệ an ?  Aucune preuve réele n'a encore été tourne à ce sujet.

Trần thanh Mại a rendu public au receuil de poèmes en'nôm'et en
'hán' de Hồ xuân Hương , le Lưu hương ký, avec une préface de Nham giác Phu (tạp chí Văn học - No 11, 1984).  Mais en communication rste suje à caution selon  Nguyễn Lộc (Poèmes de Hồ xuân Hương- Ed Văn học, 1982.)

" Les recherches sur Hồ xuân Hương, remarque Đào thái Tôn, mettent cesse à jour des documents nouveaux et attrayants. Mais dans ce procésus, les documents nouveaux sans cesse contradisent les an-
ciens ." (tạp chí Văn học - No 6, 1978.)

La famille se serait ensuite fixée dans la banlieue d' Hanoi: à Khán Xuân, un de ces villages au bord du lac de l'Ouest où fleurissent les pêchers à l'époque duTết.

Ces détails cadrent avec les indications du chercheur francais Maurice Durand :(1)

"On sait -- écrit-il-- peu de choses précise sur la vie de Hồ xuân Hương, con-
temporaine de Phạm đình Hổ (1768- 1839) (2).  Il confirme que son  père faisait partie de la famille des Hồ (Hồ Phi) originaire de district Quỳnh lưu au Nghệ an, famille de lettré dont l'un Hồ phi Tích recu docteur à 28 ans au concours de la 21e année de l'ère Chính Hòa (3) aurait été ambassade en Chine.  He suprême fils de ce dernier Hồ phi Thường, aurait été fonctionnaire dans le Thanh hóa au XVIIIe siècle, à l' époque des Tây Sơn.  La mère de Hồ xuân Hương serait une femme de second rang de Hồ phi Diễn.
      Quant au nom (4) de Hồ xuân Hương, il prétendait se son village natal Khán Xuân
 ( khán : contempler + xuân: printemps, printanier) ; Hồ xuân Hương ( Printemps Parfum) signifierait 'Parfum Printanier' de la famille des Hồ.
      Selon la tradition (5), Hồ xuân Hương n'était guère favorisée par la nature sur le plan physique. "
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(1)  Maurice Durand, mort en 1935, laisse presque achevée 
'l' Oeuvre de la poétesse vietnamienne Hồ xuân Hương': textes, traduction et notes de Maurice Durand.
  - Collection de textes et documents sur l'Indochine - Ecole francaise d'Extrême Orient.(Adrien Maisonneuve, Paris 1968.)

2) Sous les , Certains chercheurs contestent que Phạm đình Hổ fu^t le lettré Chiêu Hổ, partenaire poe1tique de Hồ xuân Hương.

3) Selon un autre témoignage, Hồ xuân Hương serait née au milieu du 18e siècle ou au début du 19 siècle. (Trần Tường dans Sáng tác Nam Hà-- No 3 --1965.)

4) Lire aussi: Recherches sur le vrai nom de Hồ xuân Hương (tạp chí Văn học -- No 5 --1985.)

5) Nguyễn hữu Tiến   -- Giai nhân dị mặc.)

Maurice Durand note pour cette laideur appuyant son affirmation sur deux vers du
' Fruit de jaquier' qu'il traduit:

                    Mon corps est comme le fruit du jaquier sur l' arbre
                    Son écorce est rugueuse, ses gousses sont épaisse

Déduction peu convaincante selon nous.

De tout facon même Hồ xuân Hương n'était pas belle, elle ne manquait su^rement pas de charme et l'éclat que lui donnait son esprit lui permit d'avoir successivement deux maris puis veuve de nombreux et célèbre 'courtisans'. 

                                                                                              (à suivre)

    hữu ngọc & francoise corrèze







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